Berdah Guitars by Michel Berdah Interview
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NOM : Michel Berdah
SURNOM : Mitch, Mitchum
L’ATELIER : Vaucresson, France
FORMATION : J’ai commencé par un kit 000 StewMac que j’ai montré à Alain Quéguiner qui m’a dit : “Ben voilà, c’est propre, ça sonne bien. T’as plus qu’à te faire tes moules et tes gabarits et c’est parti mon kiki !” Je rêvais de faire le stage de lutherie en une semaine chez Robbie O’Brien mais je n’avais ni le temps ni les moyens, j’ai donc regardé toutes ses vidéos et acheté son DVD de construction d’une acoustique, ce qui m’a beaucoup aidé pour mes quatre premières guitares. Ensuite, la rencontre miraculeuse — guidée de A à Z par la main bienveillante d’Héphaïstos, le Dieu des artisans — avec Bruce Petros dans le Wisconsin qui est devenu mon Maître et mentor et chez qui j’ai notamment appris à sculpter les manches ! Tâche ô combien impressionnante pour moi à l’époque. J’ai fait chez lui quatre stages d’une quinzaine de jours et il est devenu, ainsi que sa femme, son fills et sa petite famille, des amis chers avec qui je communique très souvent.
JOUE DE : Je joue principalement de la guitare en “Travis picking”, et je sais m’accompagner au piano pour chanter. Un niveau intermédiaire entre Phil Collins et Paul McCartney. Ça fait la blague mais bien incapble de jouer du Bach. Et le tout “à la tzigane” : principalement à la feuille !
NOM DE TON GROUPE : Terry and Mitch (pour faire Américain, vieux tropisme de fils de boomers) On était tous les deux fans de Simon and Garfunkel et après avoir découvert (suite à panne d’enceinte impromptue) que les deux gaillards ne chantaient pas la même chose, nous avons passé des jours et des semaines à “retranscrire” à l’oreille tous les contrechants pour ensuite les chanter en boucle comme nos deux “idoles”, au risque, il est vrai, de lasser nos fans les plus assidus. Nous avions fait un super concert à sur la plage à Marseille un 14 juillet avec mon frère Phil, qui lui est un vrai pianiste dans l’esprit Richard Tee, avec feu d’artifice sur “The Sound Of Silence”. On avait enregistré le concert mais un malhabile a effacé le fichier ! Aucune trace !
LUTHIERS QUE TU ADMIRES LE PLUS : Dans l’ordre “d’apparition” et de découverte : Alain Quéguiner chez qui j’ai eu la révélation “bois + guitare = lutherie” ! Quarante-deux ans pour voir l’évidence, c’est dire le caractère fulgurant du gaillard ! Puis, Jim Olson, puis Bruce Petros, qui reste à ce jour celui dont l’esthétique, le son, l’ingéniosité et les méthodes de travail sont une source inépuisable d’admiration et d’inspiration.
L’INSTRUMENT QUE TU RÊVES D’AVOIR UN JOUR : J’ai une Quéguiner et une Petros alors, peut-être une Olson, mais ce serait vraiment pour le vice ou par goût de taquiner… Sinon, j’ai très longtemps rêvé d’avoir la Yamaha Custom Shop noire à goutes style flamenco blanches de Paul Simon. Tout fan sachant qu’une partie du talent de son idole réside forcément dans l’instrument de celui-ci. Je sais, c’est bête, mais bon…
DERNIER ALBUM QUE TU AS ACHETÉ : Bet On Love, by Pharis and Jason Romero from Romero’s Banjos
DERNIÈRE CHANSON QUE TU AS ÉCOUTÉ DANS TA VOITURE : Eternal Flame, The Bangles
DERNIER CONCERT : Cradle Of Filth avec ma métalleuse de fille adorée
L’INSTRUMENT LE PLUS IMPRESSIONNANT QUE TU AIES JAMAIS EU ENTRE MAIN : La Tunnel 13 de Bruce Petros, tant esthétiquement que soniquement ! Une fusée ! Et d’une légèreté incroyable ! Selon le Maître du Wisconsin : le miracle de la combinaison noyer/séquoia, qui est aussi devenue mon set de référence.
LA RESTAURATION OU LA RÉPARATION LA PLUS ÉTRANGE QUE TU AIES EU À FAIRE : Recoller coup sur coup deux têtes de 12 cordes Guild dont les têtes ont lâché d’un seul coup. Il faut noter que Guild a adopté le célèbre design sans volute de Gibson qui fait le ravissement de tous les réparateurs/restaurateurs !
Je cherche des courbes qui me plaise et une sorte d’élégance générale.
Comme beaucoup, j’adore l’artisanat Japonais qui allie ses deux qualités. Bon, pour eux, il faut sept vies pour devenir un vrai Maître, donc en supposant que la métempsychose opère effectivement, rendez-vous dans 7 vies…
Mon modèle phare est une humble relecture de l’emblématique OM de chez Martin avec des courbes plus arrondie.
Mais globalement, niveau taille, c’est une OM.
Ma philosophie consiste à faire des instruments qui me donnent envie d’en jouer. Pour l’instant, ça fonctionne…
Je pense que c’est d’abord la technique de fabrication. Le cœur étant bien sûr la table et le barrage.
À ce niveau-là, je suis un vrai émule de Bruce Petros qui considère la table comme la membrane d’un haut-parleur. Il utilise donc un barrage parfaitement symétrique.
Bon, après, j’ai vu, entendu et essayé des guitares avec d’autres systèmes de barrages qui fonctionnaient tout à fait bien elles aussi, donc, c’est un peu du domaine de l’irrationnel. Mais je suis tombé en pâmoison devant les Petros, donc…
Le musicien qui me fait l’honneur d’être intéressé par mes instrument doit me dire ce qu’il aime comme style de guitares, de musique. Me décrire son jeu et ses attentes.
Et à partir de là j’essaye de me faire une idée. Mais je suis toujours ouvert à la discussion et aux expérimentations. Le caractère gentiment iconoclaste de l’autodidacte sans doute.
Je commence en général par un plan sur papier., technique que j’ai bien assimilée en suivant les “cours” de Robbie O’brien.
Ensuite, je confie tout ça à mon fils qui se charge des dessins informatiques. C’est lui qui dessine et crée tous les moules et gabarits et autres gadgets diaboliques. Il a beaucoup plus la tournure d’esprit ingénieur/inventeur fou que moi.
Comme nous coupons toutes ces pièces avec notre CNC, ça nous est sûrement plus facile qu’à un luthier traditionnel qui devra tout construire à la main pour peut-être un seul modèle et qui se montrera sûrement plus récalcitrant que nous à se lancer dans une aventure en terrain inconnu.
Alors que nous, de par notre tournure d’esprit et notre atout machine infernale, ça ne nous fait pas peur du tout.
Pour un modèle vraiment sur mesure, je dirais deux bons mois porte à porte.
Adrien Antoine — notamment la voix Française de Superman, parmi tant d’autres — du duo à la scène (avec son binôme, l’inénarrable Christophe “Cartman” Lemoine), Christophe & Adrien, qui possède deux de mes guitares.
La première que j’ai jamais construite et une Baryton électrique.
Et je m’apprête à construire une basse six cordes fretless pour et avec Julien Prost du groupe de métal Examinis.
Je ne saurais pas le dire. Elle me semble bien dynamique et inventive.
Il n’y a qu’à voir Philippe Berne et Jean-Yves Alquier dans le genre esthètes turbulents !
J’aime beaucoup aussi le travail de Christophe Grelier qui m’avait très gentiment reçu dans son atelier.
Ce qui est sûr c’est que c’est une confrérie très chaleureuse et sympathique. Tous les luthiers que j’ai contactés par mail ou que j’ai pu croiser étaient tous très ouverts et disposés à me donner des conseils techniques. Ce qui a été très encourageant à mes très modestes débuts il y a une douzaine d’années.
Mais la chose semble vraie aussi avec tous les autres luthiers des quatre coins du monde que je “côtoie” via Instagram. J’ai l’impression qu’à l’instar du guitariste, le luthier est un animal sympa, quelle que soit sa taille et son pelage.
You can contact me through my site or through Instagram. I have some instruments at the shop that you can try whenever you want.
I hope to be able to participate in some shows this year… Fingers crossed…
We also invite you to follow him on his various social networks:
In the coming weeks, as for others luthiers for plucked string instruments, luthiers for bowed string instruments, amps & effects makers, wood & supplies dealers, lutherie events, jobs, schools & teachers subscribers on our site, you will be able to follow our series of mini-interviews dedicated to the fascinating world of luthiers.
See you soon…
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