Alkemy Guitares Interview 1 Ton parcours ?
Pour commencer, j’ai toujours été “bricoleur”.
Vers 7 ou 8 ans je construisais des cabanes dans les arbres, des carénages en carton pour mon vélo, des arcs, des flèches et des épées en bois. J’adorais le modélisme et j’étais passionné par les LEGOs …
En somme j’ai toujours eu le goût du travail manuel.
J’ai commencé la guitare vers 14ans, pour impressionner les filles, bien entendu… 😉
J’empruntais la vieille guitare classique de mon père, qui n’en jouait pas, mais j’ai été très vite limité par cet instrument. J’ai ensuite acheté ma première guitare électrique vers 15 ans. Une guitare de la marque “Vantage” qui n’était pas très chère et, je m’en souviens encore, elle n’était pas très bien réglée…
J’ai donc commencé à mettre “les mains dans le moteur” pratiquement tout de suite en essayant de comprendre comment fonctionnaient les réglages, pourquoi telle pièce bouge, pourquoi dans certain cas ça sonne faux, pourquoi les cordes frisent, etc…
Le fait d’avoir cette démarche, m’a très rapidement donné envie de fabriquer une guitare moi même !
Évidemment, je n’avais aucun outillage spécifique à l’époque, et, j’ai donc dû me débrouiller avec les outils de mon père.
Au fil des années, le manche de cette guitare “Vantage” a dû voir une dizaine de corps différents, plus vilains les uns que les autres , mais à l’époque je les trouvais cool !
Bref, à 16 ans j’avais attrapé le virus de la lutherie ! Je ne me voyais tout simplement pas faire un autre métier.
Mais, la vie n’est pas un long fleuve tranquille… Quand j’en ai parlé à mes parents ça n’a pas été aussi simple que ça : “passe ton BAC d’abord”. Après avoir rencontré des luthiers de la région, il a été décidé que le plus prudent était de commencer par une formation dans les métiers du bois pour me garder une porte de sortie.
Tout en continuant à bricoler des guitares, j’ai donc passé un CAP (Certificat d’aptitude professionnelle), puis un Brevet des Métiers d’Art (un diplôme national français d’études secondaires et d’enseignement professionnel qui a pour but de promouvoir l’innovation, de conserver et transmettre les techniques traditionnelles) en ébénisterie pour avoir un niveau BAC pro, au cas où cela serait nécessaire.
C’est pendant cette période que je me suis également intéressé à d’autres instruments : basse, contrebasse, violon et notamment les instrument traditionnels Bretons comme le biniou, la bombarde.
Au bout d’un an à travailler chez un cuisiniste, pour lequel je passai mes journées à tailler des panneaux de MDF (un panneau de fibres à densité moyenne / MDF, pour Medium-Density Fiberboard, l’appellation anglophone), j’ai constaté qu’on était très loin du “métier d’art”.
La conception et l’agencement étant déjà bien abordée en Brevet des Métiers d’Art, j’ai décidé de m’orienter vers le bureau d’étude. Grâce à mes formations déjà accumulées et au soutien financier de mes parents, j’ai pu intégrer une école de design à Nantes.
Avec l’avènement d’internet, j’ai pu approfondir mes connaissances en lutherie et j’ai saisi chaque occasion d’amener la lutherie dans mes projets de design.
J’ai d’ailleurs présenté une guitare pliante pour mon examen.
J’ai donc terminé mes études avec un “BAC + 5 professionnel” (Le baccalauréat professionnel est une des trois filières du baccalauréat français) en ébénisterie et en design industriel.
J’ai travaillé quelques temps en free-lance, principalement sur de l’agencement et, également, sur des missions de graphisme. Mais, je dois dire que je n’y trouvais pas beaucoup d’épanouissement. Pendant ces deux années, étant déjà très occupé, je n’ai malheureusement plus eu le temps de continuer la lutherie.
Puis j’ai rencontré ma compagne que j’ai décidé de suivre en Picardie quand elle a été mutée.
J’avais besoin de prendre du recul sur ma vie.
Pendant ces 5 années, j’ai renoué avec le modélisme. Cela m’a amené à travailler la fibre de carbone et l’usinage de l’aluminium.
En parallèle, l’occasion c’est présentée de régler des guitares et des basses pour des amis musiciens. J’ai donc remis un pied dans la lutherie !
Quand nous sommes revenus nous installer en Bretagne, nous avons acheté une maison perdue dans la campagne, avec un peu de terrain et un immense garage…
Les conditions étaient réunies pour me permettre de sauter le pas et me lancer dans l’aventure que j’attendais depuis tant d’années.
Alkemy Guitares est née en Octobre 2018. Le nom est un mix de “Alchemy” en anglais et “Alkimi” en breton. Il symbolise la rencontre entre l’alchimie intrinsèque de l’instrument et l’alchimie de toutes mes influences créatives.
Bien entendu, ce n’est pas de tout repos ! Et mon carnet de commande ne me permet pas encore d’en vivre.
Mais, je me lève tous les matins avec enthousiasme et c’est bien le plus important pour moi : la passion !
Concernant la musique, je suis resté presque 10 ans sans “travailler” aucun instrument. J’ai juste joué pour le plaisir quelques minutes de temps en temps.
J’ai repris par hasard très récemment pour jouer de la trompette et du violon dans un groupe “rock” depuis quelques mois seulement.
Vous pouvez contacter Frédéric Donval d’Alkemy Guitares grâce au formulaire de contact sur sa page personnelle de Luthiers.com ici : https://luthiers.com/listing/alkemy-guitares/
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Frédéric Donval est un luthier autodidacte depuis 1996. Menuisier et designer diplômé, il aime se qualifier d'”apprenti sorcier”.
Il conçoit et construit des guitares et des basses électriques hors du commun, en accordant une attention particulière à l’identité visuelle de l’instrument.
Outre la recherche permanente de l’excellence sonore, l’ergonomie et le souci du détail sont pour lui les valeurs qu’il aime suivre tout au long de son processus de recherche et de fabrication.
Son style, loin des clichés habituels, puise ses sources dans la science-fiction, s’inspirant des univers du manga, du cyber-punk et des bandes dessinées Marvel.
Ses passions et ses inspirations ne s’arrêtent pas là ! Passionné de sports automobile, d’architecture et de mobilier, tous les domaines liés au design lui permettent une créativité croissante.
Formé comme designer, il sait s’adapter à tous les styles et aime avant tout relever de nouveaux défis pour donner vie aux projets les plus fous de ses clients.
Frédéric préfère avant tout le travail manuel.
Il façonne le bois ainsi que les métaux ou la fibre de carbone pour créer des accastillages ou des éléments décoratifs uniques.
Il s’entoure également de personnes compétentes lorsque la tâche l’exige et fait appel à des artisans français de talent qui peuvent l’aider.
Dans les semaines à venir, comme pour d’autres luthiers for plucked string instruments, luthiers for bowed string instruments, amps & effects makers, wood & supplies dealers, lutherie events, jobs, schools & teachers inscrits sur notre site, vous pourrez suivre notre série de mini-interviews consacrées à l’univers fascinant des luthiers.
À bientôt…
Si vous êtes passionné par le monde des luthiers, rejoignez-nous !