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Benjamin Paldacci Luthier – Pour celles et ceux qui ne te connaissent pas encore, peux-tu nous parler de ton parcours ? As-tu fait une école de lutherie ? As-tu suivi une formation auprès de luthiers déjà installés ? Et, si ce n’est pas indiscret que faisais-tu avant de te lancer dans cette aventure ? Étais-tu musicien avant de devenir luthier ? Ou faisais-tu tout autre chose ? Et, d’ailleurs, trouves-tu encore le temps de jouer de la musique avec ton travail de luthier ?

 

 

Je m’appelle donc Benjamin Paldacci, je suis français né à Paris (mais je n’y ai pas vécu), et j’ai 34 ans à l’heure ou je te parle. J’ai eu un parcours scolaire tout à fait normal, baccalauréat STT en 2006, et je suis parti vivre au Québec en 2009 afin d’apprendre les bases de la lutherie.

 

J’ai donc suivi le cursus “Lutherie facture instrumentale, option guitare” à l’École Nationale de lutherie de Québec” (ENL), d’août 2009 à mai 2013, et j’ai ouvert mon atelier le 1er janvier 2014.

 

Je n’ai pas suivi de formation à proprement parler en mode “apprentissage”, mais je suis allé chez Michel Pellerin afin d’aborder l’application du vernis Polyuréthane en 2019.

Avant de partir au Québec, j’avais commencé un BTS en Management des unités commerciales, mais je me suis rendu compte que ce n’était pas mon truc au bout de 3 mois dans le programme… ironique, quand on sait que je suis mon propre représentant commercial en tant que luthier !

J’ai commencé à jouer de la guitare à 19 ans, en mode électrique, et je mettais vraiment toute mon énergie là dedans… chose qui a bien changé depuis que je suis devenu luthier.

 

Je préfère focuser mon temps et mon énergie dans mon atelier, plutôt que dans la pratique de l’instrument.

 

 

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Benjamin Paldacci Luthier – Mise à part la création d’instruments sur mesure, nous savons que tu fais tous types de réparations et d’entretiens des guitares et basses, peux-tu également t’occuper d’autres types d’instruments à cordes pincées et frottées ?

 

Malheureusement, non.

 

 

Peux-tu nous parler de tes modèles phares du moment ? As-tu une gamme que tu fais régulièrement ? Fais-tu également des modèles customs uniques ? Comment as-tu procédé pour les faire naître ? Quels ont été tes choix et ton processus de création ? À quel type de musiciens s’adressent-ils ?

 

J’ai 5 formes de guitare différentes à mon catalogue (OO, Small OM, OM, Dreadnought et Nylon) et mon modèle OM (Auditorium) est celui que je construis le plus souvent.

 

Actuellement, 8 guitares sont sur l’établi, et 5 d’entre elles sont des OM. Je ne fonctionne pas vraiment en termes de gammes, mais la différence se fera sur le choix des différents bois ou de séries particulières.

 

J’ai créé une ligne d’instruments que j’ai nommés “Constellation Series”, qui porte sur le thème de l’astronomie. Elle porte sur des guitares “anniversaire”, et le premier exemplaire a été créé pour la 15e guitare de l’atelier. Il y a un vrai travail de marqueterie, de design et de thématique pour chaque exemplaire, c’est un vrai plaisir à faire.

 

Lorsque je construis une guitare, je suis une suite de procédés et de protocoles précis bien entendu (comme n’importe quel luthier qui se respecte). Je n’ai pas vraiment de “procédé” pour les faire naître.

 

En ce qui concerne mon processus de création du point de vue technique, j’emploie des éléments de la lutherie qui ont fait leurs preuves, du domaine moderne ou traditionnel. Ça va des colles aux méthodes d’assemblage, en passant par des schémas de barrages plus ou moins particuliers, sans être trop “exotiques”.

 

Mes instruments sont clairement orientés “fingerpicking”, mais je m’adapte à la demande du musicien/client qui va venir me voir après en avoir longuement discuté avec lui… tout en respectant ma philosophie concernant l’identité sonore et esthétique de mes instruments.

 

 

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Benjamin Paldacci Luthier – L’informatique est devenue le quotidien de chacun, quel que soit le métier qu’on exerce. As-tu recours à des outils particuliers dans le domaine de la lutherie. Peux-tu nous en parler ?

 

J’utilise Autocad très régulièrement, si ce n’est quotidiennement, afin de designer les éléments divers et variés de mes guitares.

 

Le reste de mes outils sont analogiques et tiennent plus du domaine de l’atelier, que de l’informatique (excepté les réseaux sociaux et autres outils de communication/vente).

 

 

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Benjamin Paldacci Luthier – Ceux qui te connaissent savent que tu es un grand amateur de belles essences de bois, comment aides-tu tes clients à choisir les bois de leur future guitare par rapport au son qu’ils ont en tête ? Arrives-tu à trouver facilement du bois dans tes réseaux ? Si oui, peux-tu nous citer quelques-uns de tes fournisseurs ?

 

“Grand amateur”, c’est peu dire. Tu peux même pousser la chose jusqu’à dire que je suis un “Maniaque” des beaux bois (rire).

 

Souvent, mes clients ont eu assez de guitares dans leur vie pour savoir exactement ce qu’ils recherchent. C’est très bien car ça permet d’économiser du temps, et d’aller directement au centre des choses. La majeure partie du temps, ils vont vouloir des bois rares et plus ou moins réglementés (la CITES est un thème dont on pourrait parler des heures).

 

Comme ça fait pratiquement 8 ans que j’ai commencé à acheter mes bois (j’avais commencé quelques mois avant de terminer l’école, la première pièce date de mai 2013 si je ne m’abuse), j’ai pu me créer un très bon réseau de contacts et de fournisseurs… et je peux trouver pratiquement tout ce qu’il est possible d’avoir actuellement, même les fournitures les plus fameuses telles que “The Tree” par exemple.

 

Avoir de beaux contacts avec mes fournisseurs, me permet de leur demande une sélection en amont, suivant des critères bien particuliers… et je n’ai jamais été déçu (ou si rarement, que je ne m’en souviens plus vraiment), ce n’est pas mon genre de me focaliser sur le négatif.

 

C’est primordial quand on veut le meilleur matériel possible, et je les remercie pour ces 8 années de business.

Mes fournisseurs sont plus ou moins connus en Europe ou en Amérique du Nord, je n’ai pas vraiment de secrets là dessus. Madinter (Espagne), Hibdon Hardwoods (USA) et Bachmann (Italie), est un beau panel en termes de localisation et d’essences proposées.

Depuis peu, je représente un fournisseur qui se prénomme GAMS TONEWOOD, et qui propose un épicéa Adirondack (Picea Rubbens) assez incroyable. Je l’ai découvert par hasard, et Steve Gosselin (le fondateur), est une personne comme on en rencontre peu.

 

 

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Je m’occupe de sa communication, du contact client, de la prise des commandes, de la vente… il s’occupe du plus difficile à savoir tout le travail du bois de la coupe, en passant par le séchage, et la coupe des tables/barrages. Le but lorsque j’ai monté ce projet avec lui, était de le faire connaître et décoller, mais surtout de permettre à mes collègues de se fournir dans une essence rare et très compliquée à trouver.

 

Ça fonctionne à merveille, les autres luthiers sont très très contents. On a vendu du bois qui est parti en Europe, en Asie et en Amérique du Nord. Il est à 1 heure de l’atelier, et ça me permet également d’aller choisir mes tables et mes barrages (chose que je me refuse à acheter par correspondance, contrairement aux touches, dos/éclisses, placages…).

 

On parle du moteur de la guitare et j’ai des critères de sélection trop précis pour être satisfaits, si je ne les choisis pas en personne.

 

 

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Il existe un énorme choix de pièces aftermarket. Travailles-tu avec des fournisseurs réguliers ou es-tu toujours en quête de nouveaux fournisseurs qui pourraient te proposer des nouveautés ? As-tu des exemples à nous donner ?

 

Il faut savoir que je suis quelqu’un de très curieux dans tous les domaines de ma vie, et encore plus en tant que luthier.

 

Faire évoluer mes skills et mes instruments dans le bon sens, ne pas stagner, c’est ce pour quoi je me lève chaque jour. Ça va donc passer par les bois, les techniques de construction, mais également les fournisseurs…

 

Gams Tonewood en en est l’exemple le plus criant.

 

 

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Quand tu ne trouves pas les pièces que tu veux chez tes fournisseurs aftermarket, t’arrive-t-il de créer des pièces toi-même ou de faire appel à des artisans spécialisés ? Peux-tu nous donner des exemples ?

 

C’est très simple de trouver les mécaniques de guitares par exemple, on parle de fabrication de masse pour ces éléments-là… mais si je veux des bridges pins dans un matériau rare, ou de forme particulière, j’ai des collègues qui vont le faire pour moi.

 

J’utilise d’ailleurs des trussrods fabriqués par mon collègue Mark Blanchard et qui sont de véritables merveilles d’ingénierie et de fabrication.

Avoir foi dans ce que j’utilise, dans tous les domaines de ma fabrication, est la clé pour moi. On parle de guitares qui doivent durer des décennies, voir des siècles. En aucun cas, je ne veux avoir un élément faible dans la chaîne de fabrication, qui aboutira à un souci critique (du genre, un trussrod qui se brise dans le manche d’une guitare).

 

 

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Comment choisis-tu les micros pour tes instruments électriques selon les demandes que te font tes clients ? As-tu des secrets ou des habitudes en termes de câblage ? As-tu déjà eu des demandes très particulières, ou qui t’ont paru étrange de la part de certains clients qui avaient des besoins particuliers ?

 

Je ne fabrique pas de guitare électrique.

 

 

Benjamin Paldacci Luthier – Vernis… Nitrocellulo, P.U (polyurethane) ou tampon ? Quels sont tes choix et pourquoi ?

 

Comme dis plus haut, je suis allé me former chez Michel Pellerin, à l’application du vernis polyuréthane. J’ai appliqué le vernis que l’on appelle “laque à l’eau” dans le passé, et je détestais ça.

 

Je suis passé par la case “vernis au tampon” mais c’est bien trop fragile pour une guitare à corde acier à mon goût (même si c’est un vernis génial en termes de son, esthétique, et en termes de retouche…). J’ai donc cherché un vernis qui soit très résistant, qui sèche relativement rapidement, que l’on puisse appliquer en fine épaisseur, et qui permette au bois de donner tout son potentiel.

 

 

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Comment aides-tu tes clients à choisir leurs capteurs électro-acoustiques ?

 

Chaque client a ses préférences. J’aime beaucoup K&K (je suis d’ailleurs un de leur revendeur), et c’est ce que je propose en premier à mes clients.

 

Certains systèmes vont mieux marcher avec telle ou telle guitare, je préfère donc laisser le choix au client qui l’installera lui-même chez un collègue… sans compter que certaines personnes ne jouent pas amplifié, ou avec un micro externe.

 

 

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Comment aides-tu tes clients à choisir les bois de la touche de leur instrument par rapport au son qu’ils désirent obtenir ? Peux-tu nous parler de l’incidence de ce choix par rapport aux autres bois utilisés lors de la construction d’un instrument ?

 

La grande question du bois de touche! Beaucoup de gens sous-estiment l’importance de cette pièce, mais d’autres la surestiment également.

 

Oui, ça colore le son notamment sur l’impact que ça va apporter à la rigidité du manche, mais c’est surtout sur le feeling et la durabilité face au temps que ça va jouer.

 

Pour moi, deux critères sont primordiaux: la densité, et la durabilité.

 

Ce n’est pas seulement face aux marques de jeu, son entretien, ou sa résistance à la saleté, que le matériau de la touche aura une importance… mais également sa capacité à supporter les multiples refrettages qu’elle verra durant sa vie.

L’érable doit être verni afin de tenir la distance, le noyer est trop mou pour moi (certains le stabilisent afin de le rendre plus dense, ce qui est une belle alternative)… c’est très dur de faire une guitare 100% en bois local à cause de la touche malheureusement et même si des solutions existent, je ne les ai pas encore testés.

 

 

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Reste que de super matériaux composites comme le Rocklite existent, j’en ai d’ailleurs en stock.

 

Le seul souci ne porte pas sur les propriétés mécaniques de la chose, mais sur le domaine de la vente. Les gens veulent “du vrai bois naturel”, chose que je comprends tout à fait.

 

C’est pour cela que j’ai non seulement des bois traditionnels comme les ébènes ou les palissandres, mais des alternatives comme le Katalox ou le Granadillo (ce ne sont pas des substituts, mais simplement d’autres choix d’essence)… qui sont selon moi équivalents/supérieurs à l’ébène en termes de propriété mécaniques et de stabilité. Ce ne sont pas des bois qui sont tombés sous le coup de la législation CITES (pas encore), et pour les travailler en ce moment même (1er mars 2021), c’est le meilleur choix que j’ai fait en 8 ans de carrière.

 

 

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Là encore, les clients doivent choisir de les prendre en considération ou non… mais étant donné que l’ébène est une option payante sur mes instruments, ça demande mûre réflexion.

 

Tu n’imagines pas à quel point c’est difficile de trouver de la belle ébène bien coupée aujourd’hui (mais le projet CRELICAM de Taylor ouvre de belles perspectives!).

 

 

Es-tu intéressé également par la fabrication d’amplis et d’effets ? Et, si ce n’est pas le cas, vas-tu aller dans cette direction comme de nombreux autres luthiers ? Ou préfères-tu laisser cette partie à d’autres ? (Si tu connais des noms d’amis qui sont dans ce domaine peux-tu en citer ? 😉 )

 

Pas du tout. Je n’ai pas assez de temps pour construire autant de guitares acoustiques que je voudrais, je préfère me focuser et ne pas m’éparpiller, mais j’adore les amplis boutique. J’en ai d’ailleurs eu énormément dans mon passif de “GASeur fou”.

 

J’ai un très bon ami en France, Bill Palais, qui construit des amplis assez fabuleux sous le nom de CASTLE MADE OF SOUND. Si je devais me reconstruire un rig, j’irais le voir directement!

 

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Benjamin Paldacci Luthier – As-tu des conseils à donner aux futurs jeunes luthiers en devenir ? Tu peux les faire bénéficier de conseils au niveau des formations ? Connais-tu des écoles spécialisées ?

 

Il y a d’excellentes formations aux États-Unis comme Bryan Galloup, ou l’école Roberto Venn.

 

En France, l’ITEMM a l’air d’être une bonne école que je ne connais pas assez pour donner un avis éclairé, et il y a bien sûr les écoles au Québec (l’ENL que j’ai fait, et l’école Bruand à Montréal que la majeure partie de mes collègues québécois ont suivi).

 

Benjamin Paldacci Luthier – Le métier de luthier est un métier qui nécessite un investissement matériel important pour démarrer son activité. Que conseillerais-tu à un jeune luthier d’acheter pour débuter ? Le minimum requis ? Et, le maximum pour être dans un confort de travail ?

 

Le domaine de réparation et de réglage est le nerf de la guerre en tant que luthier, c’est donc là dessus qu’il faut se focuser en priorité… mais je n’ai pas choisi ce combat.

 

Le minimum requis est difficile à quantifier, tout dépend des buts de chacun. Avoir un bon local avec un maximum de lumière naturelle est à prioriser, et des gens avec qui on s’entend bien si on choisit de travailler à plusieurs.

 

Si vous vous lancez dans l’aventure, que ce soit en réglage/réparation, en fabrication, ou les deux, sachez que c’est un milieu où la compétition fait rage, et que c’est un marché qui s’avère être saturé. Soyons réaliste et honnête, c’était déjà compliqué auparavant mais avec la COVID-19 aujourd’hui… c’est devenu l’enfer.

 

 

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L’approvisionnement en matière première est devenu très compliqué et je ne me serais probablement jamais lancé en tant que luthier, si je devais commencer aujourd’hui.

 

C’est la réalité de ce que nous vivons, luthiers, et même si l’esprit de communauté est très bon (celle en Amérique du Nord est peuplée de gens formidables) il ne faut pas oublier que nous sommes tous concurrents. Au final au bout de la journée, ce qui compte est le nombre de ventes de NOS instruments afin de pouvoir vivre… pas celui du voisin.

 

Malgré tout ça je n’ai jamais été aussi heureux de ma vie, quant à la période que je vis actuellement. C’est un métier incroyable et je côtoie des gens exceptionnels tous les jours que ce soient des collègues, des clients, ou des fournisseurs.

 

 

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You can contact Benjamin Paldacci Luthier
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