Laurent Letourneau Luthier Interview 1 Background
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Mon parcours est fait d’un apprentissage autodidacte, ni école de lutherie, ni formation auprès de confrères. J’ai passé une vingtaine d’années à régler, réparer et fabriquer avant de me lancer.
Pendant ce temps-là, j’exerçais la profession de bibliothécaire.
Je me suis toujours intéressé à la guitare, peut-être plus encore à l’objet qu’à la pratique.
Je suis d’ailleurs plus bassiste que guitariste, même si je joue de moins en moins depuis que j’ai ouvert l’atelier.
Je continue à apprendre, notamment en échangeant le plus possible avec mes confrères.
Il m’arrive de temps en temps d’avoir à l’atelier des ouds, des banjos, des guitares à résonateurs, des ukulélés…
Je ne m’occupe pas du quatuor, il y a une luthière qui fait ça très bien pas très loin de chez moi.
Mes fabrications s’articulent autour d’une gamme de guitares et basses issues de mes propres designs, mais aussi de modèles totalement custom.
La gamme guitare est composée des modèles Venise, Orwell, Moebius et Volfoni, celle des basses, des modèles Malon, Maben et Montparnasse.
Ce sont des instruments que je fabrique pour déposer en magasin, mettre en vente sur des sites comme luthiers.com, exposés lors de salons ou en vente directe à l’atelier.
Ils sont entièrement customisables, bois, diapason, accastillage, micros…
Ce sont des ré-interprétations de modèles classiques ou de designs qui m’ont marqués.
Mais mes goûts et mes influences évoluent, et j’essaye de faire évoluer mon trait, de le moderniser et de le simplifier en permanence.
Je tente aussi d’accentuer l’utilisation de bois locaux, ou tout du moins, d’espèces qui ne sont pas en danger, dans mes fabrications.
J’évite d’acheter des espèces tropicales en état critique, en essayant de faire avec les stocks que j’ai constitué, et d’argumenter, de vanter, auprès des guitaristes, les qualités “d’autres bois”. C’est un travail assez compliqué !
A côté de ça, je réalise des guitares et basses custom.
Cela peut partir d’un dessin, d’une idée, d’une simple discussion, c’est ouvert.
Il faut, bien évidemment, que ça tienne la route techniquement et que je sois en mesure de le réaliser !
Je travaille en ce moment sur une nouvelle basse et une archtop est sur le point de sortir.
Je collabore de la même façon avec amateurs et professionnels.
Chacun a ses attentes et ses impératifs. J’essaye d’y répondre le mieux possible.
Je fonctionne avec crayon et gomme.
J’aimerais maîtriser les logiciels de dessin vectoriels, mais c’est loin d’être le cas !
J’écoute les attentes esthétiques et sonores de mes clients, puis je leur propose des solutions, en tachant de m’éloigner de toute vision dogmatique.
J’apprends encore (et toujours) au fur et à mesure de nouvelles collaborations, de discussions avec mes confrères…
Mes réseaux vont de fournisseurs comme Madinter, Espen, à certains de mes confrères, avec qui nous tentons de mutualiser nos achats.
Je travaille la plupart du temps avec les fournisseurs d’accastillage connus, tel Schaller ou Gotoh.
Mais je tente d’avoir une veille permanente sur les nouveautés.
Je fais fabriquer certaines pièces que je dessine, comme les cordiers que j’installe sur mes guitares Venise et Orwell.
Je travaille le plus possible avec des artisans locaux, que je peux rencontrer et avec qui je peux discuter de mes problématiques.
Depuis cette année, mes instruments sont équipés d’origine avec des micros Growl Pickup, fabriqués en France, par Sébastien Gavet et Godefroy Maruejouls.
Cela me permet de faire aussi fabriquer des micros spécifiques pour certaines commandes, en termes de son et de design.
J’ai aussi une basse, en vente sur ce site, une Maben, montée avec des micros Road Runners.
Je privilégie la fabrication artisanale locale, qui n’a rien à envier aux productions outre-atlantique !
Beaucoup d’huile chez moi !
J’aime le côté mat, satiné, le toucher matière.
Mais je fais aussi du cellulo, notamment lorsque je fais des peintures.
Je leur conseille ceux que j’ai déjà expérimenté.
Si leur choix se porte sur un système que je ne connais pas, ce sera de l’occasion de découvrir.
Et j’échange avec mes confrères.
Nous choisissons la touche en fonction du son mais aussi de l’aspect visuel et du toucher.
Je ne suis pas intéressé par la fabrication d’amplis ou d’effets.
Je n’ai pas les compétences pour le faire.
Je laisse ce soin à d’autres, qui font ça très bien, comme Gilles Ferrand d’IT-11 Audio.
L’Itemm, au Mans, dispense une formation lutherie. Il y a une école au Canada, à Londres.
Il me semble que certains luthiers dispensent des formations.
Quelques machines-outil, indispensable pour le travail du bois, une dégauchisseuse, une raboteuse, une défonceuse, une calibreuse.
Ensuite, on fabrique pas mal d’outils soi-même.
Il existe des fournisseurs spécialisés, souvent très chers.
Un bel atelier, une cabine vernis,… il y a toujours besoin d’un truc supplémentaire !
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